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 ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !

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fleur73
estelle
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estelle
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 14:37

Hé ben, je constate que ça bosse dur le dimanche ! ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 654541
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fleur73
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 15:08

La suite, la Suite.... Very Happy
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estelle
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 15:46

" Au bout d'une demi-heure, Hélène apparut, précédée du psychiatre. Bien qu'elle acceptât de lui serrer la main, le geste n'en demeura pas moins glacial. La politesse forcée peut parfois devenir aussi cinglante qu'un crachat lorsque la bonne éducation ne suffit plus à masquer la contrainte nécessaire de l'effort. Une fois les règles de bienséance achevées, le médecin retourna dans son cabinet, déjà préoccupé par la visite suivante.
- " Tu connais le nom du détraqué qui passe après toi ? ".
Les belles promesses de respect et de silence parties en fumée, Estelle ne put se résoudre à étouffer davantage sa curiosité. Sa voix s'échappa d'un coin sombre qu'Hélène eut du mal à situer. L'éclat endommagé de la fleur fanée avait-il réveillé le reptile en dispersant, à sa sortie, des pétales prompts à chatouiller ses écailles ? L'annonce ayant provoqué son petit effet, Estelle offrit alors fièrement son visage à la lumière des lampions fixés aux murs. Elle fit un rapide et dernier clin d'oeil à Gabrielle dont le postérieur commençait à souffrir d'une position peu confortable sur des marches dures et décidément bien froides. Estelle ne pouvait jamais garder trop longtemps ses remarques qui lui brûlaient la langue, irritées d'être restées quelques secondes en suspens. On finissait donc par penser qu'il valait mieux, pour elle, les divulguer sous peine de développer, à long terme, un terrible ulcère.
Gabrielle ne s'offusqua pas de cette trahison. Elle se leva et s'approcha d'Hélène avec la ferme intention, aurait-on pu croire, d'atténuer la sortie flamboyante de l'orvet par une présence et des propos tout aussi soudains mais plus compatissants.
- " Je suppose qu'elle a tenté une vulgarisation de sa science avec des termes infantilisants ".
Hélène se baissa pour nouer un lacet défait, laissant à Estelle le soin d'agrémenter le monologue.
- " Elle veut nous transformer en je ne sais quoi alors même qu'elle ignore ce que nous sommes ".
Puis, inclinant les yeux en direction du sol carrelé, elle marmonna:
- " Qui pourrait le savoir d'ailleurs ? ".
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estelle
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 16:08

" Elles descendirent les marches une à une, déterminées à subir, stoïques, le rythme décalé d'une vie perturbée par les intrus du monde extérieur que la sonnerie austère de l'horloge poussait déjà à fuir vers la lourde grille métallique, seule issue possible pour reconquérir une once d'humanité après une telle plongée dans les abysses du mal. Que s'imaginaient-ils en franchissant cette ridicule frontière ? Les allées piétinées par ces pieds plus vraiment anonymes débouchaient immanquablement sur la liberté. Cerbères malgré eux d'un royaume invisible et idéalisé, les gens normaux jugeaient bon de soumettre à la vue de leurs proches un judicieux salut de main, un signe censé redonner sens à leurs déambulations. En réalité, c'était moins le déchirement du départ que la peur d'une nouvelle et longue solitude qu'ils pensaient ainsi atténuer.
Assise sur un banc, Carole contemplait ces troupeaux slalomant entre les arbres et les bassins du parc. Qu'espéraient-ils trouver, ou plutôt retrouver, derrière la grille: une communauté saine ou feignant de l'être ? En ce qui me concerne, pensa t-elle, j'ai dû surjouer et à force de feindre, on oublie qui on est. L'ébauche d'un rictus sur ses lèvres laissa supposer une effroyable découverte. Ces gens si pressés ignoraient sans doute une loi capitale: tout acteur est exposé au risque d'un cabotinage excessif car il est dans la nature humaine de forcer la chance et d'en exiger toujours davantage tant qu'aucun obstacle ne vient barrer cette route sinueuse; et il ressort souvent de ces expériences des mentalités perverties, trop sensibles aux retournements de situation. Ces intrus savaient-ils seulement ce que la nature peut mettre de force, parfois, dans le laid et le difforme ? Quoiqu'il en soit, parmi eux se trouvait sûrement un futur pensionnaire. Carole en était convaincue. Nul ne pouvait se prétendre à l'abri des caprices d'une nature qui savait user de bien des masques, tour à tour séduisante ou oppressante. Le monde nous avait façonnés sur un élan réfléchi, selon des critères précis, vissant les boulons aux emplacements prévus. Pourquoi s'étonner alors de le voir nous démonter sur une même inspiration froide et détachée ?
Ses pensées amères voletaient au gré d'une brise légère tout juste perceptible par le roulis de quelques brindilles dont la course se terminait contre ses pieds. Elle pencha la tête en arrière, offrant le moindre grain de sa peau à ce souffle rafraîchissant qui semblait lui être destiné.
- " Sa seigneurie profite de l'affolement général pour échapper aux corvées matinales ? ".
Estelle se tenait là, debout, dressée comme une muraille tenace entre son corps détendu et un feuillage imposant pourfendu par la lumière diffuse d'un soleil timide. Carole n'eut aucun besoin de placer sa main sur son front pour répondre et éviter ainsi un violent éblouissement puisque son amie servait si avantageusement de parasol.
- " Quelles corvées ? J'ai fait mon lit, lavé mes fesses et recraché les médocs. J'ai fait tout ce que je devais faire ".
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staggs
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 17:16

estelle a écrit:
Hé ben, je constate que ça bosse dur le dimanche ! ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 654541

Oui c'est un travail très prenant Cool ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 654541
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fleur73
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 18:14

Sur ce coup là, je suis la plus rapide ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 654541

j'ai déjà fini de lire Exclamation

La suite quand tu veux Estelle Arrow
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMar 2 Sep - 13:10

T'es OK pour nous offrir la suite Question

J'ai bien envie de savoir comment l'histoire évolue Exclamation
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staggs
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMar 2 Sep - 18:21

J'ai pas eu le temps ce week end mais dès que je peux je rattrape mon retard Wink
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMar 2 Sep - 21:28

l'histoire évolue lentement car c'est plutôt une peinture psychologique, une ambiance que j'esssaie d'instaurer, un climat pesant et émouvant à la fois.

Désolée si la suite tarde un peu mais j'ai repris le boulot et ce soir, je compte bien regarder la saison 3 des "femmes au foyer désespérées".
Je recopierai bientôt la suite car j'ai 3 jours de congés qui m'attendent.
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMar 2 Sep - 21:57

OK Very Happy
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Déc - 16:13

" Estelle avait abandonné ses deux acolytes en chemin. Ces dernières, occupées à s'éclabousser près d'un bassin, ne perdaient rien de la rencontre, envoyant entre deux giclées, des bonjours mimés, exagérés mais profodément sincères. Le parc se vidait peu à peu et le chant des oiseaux remplissait de nouveau l'espace libéré. Au loin, les parents de Marie regagnaient la sortie d'une démarche poussive puis lançaient un ultime regard en direction de sa chambre aisément repérable aux volets encore clos à cette heure avancée.
- "On devrait aller la chercher".
Carole, ayant remarqué la fenêtre barricadée, estima qu'il était temps de ramener Marie à la vie pour la soumettre à la luminosité naturelle. Estelle détourna la tête et scruta le manoir. Elle avait ressenti elle aussi ce besoin de rejoindre Peter Pan mais demeurait bien en peine de savoir si c'était le personnage féérique ou le héros médiéval qui l'attirait, autrement dit, si l'appel de son amie sollicitait, en sa chair, la noblesse d'âme de l'elfe prodigue ou l'ambiguïté du serpent de verre. Une fois les visiteurs escortés, le personnel s'attelait à une lourde tâche: rassembler les patients nécessitant une attention et des soins particuliers. Dans ces moments, le bâtiment ressemblait à une maison de retraite où les habitants, à peine trentenaires, semblaient se courber sous le poids des rituels instaurés par les ordres sonores d'une horloge murale, tyrannique ou rassurante selon qui la consultait.
- "Je vais y aller seule. Si elle voit arriver toute la troupe...".
Carole ne termina pas sa phrase car il était inutile de développer. Marie haïssait les matinées. La lumière qu'elles répandaient subitement sur les choses et les êtres la révulsait. Elle vivait cette période comme un viol de son intimité. Tout était toujours si beau au sein de la pénombre, les défauts gommés, les vices camouflés, emmitouflés. Quel terrible fléau que ce perpétuel renouveau solaire dénudant des corps blessés qui n'aspirent qu'à la tranquillité !
Les volets repoussaient l'échéance de quelques heures. Les infirmiers ne tarderaient pas à frapper à sa porte pour lui recommander une infiltration d'oxygène dans sa tanière. Mais ce qui la dérangeait surtout à chaque réveil, au-delà du simple fait de devoir accomplir de nouveaux mouvements, c'était cette éprouvante et toujours aussi troublante fatalité: son corps était encore là, au même emplacement, pesant, résistant. La nuit, malgré son cortège de cauchemars, ne parvenait décidément pas à lui ôter cette carapace monstrueuse qui gisait désespérement sur le lit, prête à lui faire goûter une nouvelle fois les lois de la pesanteur. Si ce corps était un sourire moqueur, songeait-elle, je ne verrais, dans la glace, qu'une étincelante rangée de dents blanches".
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Déc - 16:29

" Carole traversa le parc et gagna rapidement le grand hall. Sa marche sur l'herbe mouillée par la rosée n'avait laissé qu'une faible trace d'humidité au bas de son pantalon qui, collé contre sa cheville, diffusait, jusque dans ses épaules, une agréable sensation de fraîcheur. Les médecins ne prêtèrent aucune attention à sa présence et c'est avec une extrême facilité qu'elle parvint à forcer la porte de Marie.
- " Hé, qu'est-ce-que tu fous ? On t'attend comme le messie, nous ".
Carole discernait difficilement les traits de son amie, recroquevillée dans un coin de la pièce; mais l'entrée en matière semblait avoir porté ses fruits.
- " Un jour, il faudra que je balance toutes ces horreurs. Un jour, je trouverai le courage, j'te jure ! ".
Sans sourciller, et bien qu'il lui eut été possible de le faire en toute quiétude tant l'obscurité camouflait les visages, Carole usa du ton le plus neutre qui soit.
- " De quelles horreurs veux-tu parler ? ".
Marie entra alors dans une de ces colères libératrices, cette fureur qui, tournée vers soi, délivre son flot de reproches après une trop longue période de jeûne émotionnel. Elle désignait, en même temps, les responsables de ce vif émoi.
- " Je veux parler de ces machins, ces saloperies. Quel coin coin a été assez sadique pour inventer des merd.s pareilles ? ".
Son doigt accusateur se transforma en un poing rageur qui fit basculer le miroir tandis que son pied droit poussait violemment un pèse-personne. Carole se rapprocha d'elle et lui souffla tendrement ces quelques mots:
- " Un jour, c'est moi qui t'aiderai à les balancer ces saloperies. Tu verras ".
Elles s'assirent toutes les deux dans la pénombre, s'aidant du mur pour soutenir leur dos courbaturé. Le silence couvrait la chambre et couvait leurs douleurs. Les volets resteraient fermés encore un moment, juste le temps de savourer la scène. Au dehors, les cris laissaient supposer l'approche imminente de la pause déjeuner. Le fumet de la nouvelle création du chef pouvait bien attendre. Elles se tiendraient chaud toutes seules, la moins soucieuse serrant la moins chanceuse."

Le texte (extra) de Magali m'a rappelé que j'avais délaissé le mien alors voilà, je poursuis, le but du jeu étant de me dire stop quand ça devient trop gonflant.
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Déc - 17:52

Ah ben, MERCI pour cette suite que j'attendais Very Happy

ok pour la suite, encore...
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Déc - 19:36

Estelle a dit :

Citation :
Le texte (extra) de Magali m'a rappelé que j'avais délaissé le mien

Merci pour "l'extra" (faut peut-être pas exagéré quand même parce que... Embarassed ).

J'ai commencé à lire ton "pavé" Very Happy , tu es une adepte des descriptions balzaciennes dis-moi Wink Exclamation (Balzac, aime beaucoup, Zola aussi)
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeJeu 4 Déc - 19:52

" L'emplacement des tables était régulièrement ré-agencé afin de ne pas conforter les esprits dans ce délire obsessionnel si fréquent sur l'inaltérable hiérarchie coordonnée des choses. On habituait ainsi les patients à supporter, accepter les changements et l'on réussisssait parfois, au prix de nombreux débats, à les convaincre qu'aucun danger ne les menaçait, qu'aucune âme malveillante ne les persécutait. La plupart du temps, ils s'asseyaient sans broncher, l'habitude du changement faisant peu à peu partie de leur quotidien. Estelle prenait toujours soin de s'écarter de l'entrée du réfectoire. Elle redoutait le contact de ses semblables, cette promiscuité qui rend les gens agressifs et les invite, sur un réflexe incontrôlé, à hurler, piaffer et transpirer à l'unisson. Elle ne connaissait pas de sensation plus répugnante ni de situation plus humiliante. Quel pitoyable spectacle dans la vue de tous ces corps agglutinés, presque colmatés, réactifs au moindre coup de sifflet ou à un cri débile lancé depuis les profondeurs de cet amas suiffeux !
Elle pénétra à la suite des deux autres, tenues elles aussi éloignées de l'euphorie collective. Autour de la nappe rouge vermillon, deux chaises vides les narguaient. Hélène, partie chercher une salière absente de leur table, en profita pour jeter un regard discret sur le couloir dans l'espoir, qui sait, d'entrevoir la silhouette de ses amies faisant route vers la cantine; mais les infirmiers étaient seuls à égayer la nudité des murs ternes alors maculés de tâches blanches étrangement mobiles. Leurs discussions et leur trafic de cigarettes la passionnèrent si peu qu'elle retourna s'asseoir auprès de Gabrielle en ruminant son attente déçue.
- " Tu connais Marie. Elle a besoin d'être encouragée par des supplications. Se savoir désirée c'est sa façon à elle de se sentir en vie ".
Estelle, qui, à la place de Carole, officiait en tant que distributrice d'eau et de pain, salua l'analyse.
- " Pertinente réflexion l'ange. Franchement, je suis impressionnée ! ".
Partagée entre sa tempérance légendaire et un sentiment bien humain d'autosatisfaction, celle-ci accueillit favorablement l'éloge.
- " Moi aussi je sais observer et juger mes semblables mais, contrairement à certaines, j'ai renoncé depuis longtemps à leur cracher dessus ".
Comprenant que la réponse lui était tout particulièrement destinée, Estelle leva son verre pour porter un toast à ces insidieuses révélations dont elle était apparemment très fière. L'assiette d'asperges allait bientôt faire son entrée et deux membres du club manquaient toujours à l'appel. Leur table semblant former un tout, l'absence ressentie n'en avait que plus de poids; et aussi maladroitement qu'un corps peut se mouvoir, privé de ses pieds, la citadelle qu'elles avaient bâtie autour de leurs personnalités, se redressait péniblement et demeurait bancale, amputée de deux piliers fondateurs ".
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeJeu 4 Déc - 20:20

" Carole et Marie apparurent en même temps sur une synchronisation quasi-parfaite avec l'arrivée des asperges. Esquivant le trajet d'un plateau, elles se faufilèrent jusqu'à leur territoire et s'y posèrent silencieusement sans qu'aucune ne croise les yeux de l'autre. Que s'était-il passé dans la chambre ? Quels secrets d'alcôve avait-on pu s'échanger ? Nulle ne savait quel fin stratagème Carole employait pour convaincre Marie de se joindre à l'assemblée du midi mais toutes se félicitaient de cette présence. Estelle, d'habitude si prompte à récolter des indiscrétions, avala un verre d'eau pour noyer, peut-être, des questions trop personnelles ou indélicates dans un moment aussi harmonieux. L'événement était assez rare pour museler ses ardeurs. Profitant de l'accalmie générée par cette bénéfique rasade, Hélène manifesta son enthousiasme de façon très spontanée, bien que la spontanéité ne fasse absolument pas partie de son caractère. Estelle, qui tapotait le contour de son assiette, fixa l'ancolie avec un sourire en coin, autant intriguée qu'amusée par cet épanchement inattendu puis elle leva de nouveau son verre, enjoignant l'assemblée à suivre le mouvement.
- " Je lève mon verre à l'entrée triomphale de nos deux déglinguées préférées qui ont su si bien se faire désirer ".
Puis, prenant Carole, Gabrielle et Marie à témoins, elle réserva le dernier tintement de vaisselle à Hélène:
- " La pauvre petite était comme orpheline. Ne lui faîtes plus un coup pareil ".
De légers bruits de mastication envahissaient la salle et les onomatopées envoyées à leur suite laissaient penser que plusieurs asperges étaient filandreuses. Dans la foulée, les cinq dévorèrent goulûment les pointes, écartant sur le rebord de l'assiette des tiges amères au croquant désagréable. La bouche sèche, Marie mâchouillait le précieux légume avec aussi peu d'appétit que s'il s'agissait d'un vieux bout de chewing-gum. Son sort se révélait bien malheureux entre des doigts crispés appliqués à l'écraser sur une minuscule goutte de sauce. Un fumeur ne s'y serait pas mieux pris pour éteindre rageusement sa cigarette. Le reste du repas donna lieu à des discours assez formels sur l'emploi du temps de chacune. La visite du psychiatre prêtant à controverse, celle qui en avait bénéficié se retrouvait au centre de tous les questionnements. Ce jour-là, Hélène devint le principal pôle d'attraction. Mais, ce qu'on attendait, au-delà du vulgaire rapport de séance, c'était surtout des aveux sur le psy lui-même, des indices permettant de cerner son caractère pour parer plus facilement ses attaques sous les non-dits ou autres réponses subrepticement suggérées.
Il devenait l'ennemi public numéro un, l'individu à abattre. Homme, femme, accueillant, imperturbable, ces caractéristiques n'avaient plus aucune valeur. La personne était occultée par la fonction, l'être humain par le titre. Pour certains, il apportait une aide réelle mais pour d'autres, il constituait une menace; car même s'il peinait à les comprendre et que d'indicibles mystères restaient en suspens, son travail avait néanmoins permis l'ouverture d'une porte et cela, beaucoup ne le toléraient pas. Ils sortaient du cabinet, l'air penaud, en colère contre eux-mêmes, conscients d'en avoir trop dit, et leurs remords refoulés étaient aussi perceptibles qu'un cri de honte. Tous avaient eu en bouche cette glotte plus ou moins acide qui pousse la langue à se mordre pour lui inculquer davantage de retenue. Chaque confession était unique et les secrets livrés d'une étonnante diversité, tant dans le contenu que dans la formulation. En délaissant les lieux, les patients se délestaient d'un poids, certes, mais d'un poids apprivoisé qui, au fil des ans, avait fini par leur donner une consistance particulière, singulière. Privés de cette charge, ils se retrouvaient nus, offerts en pâture aux autres, aux "gens du dehors" avec leurs lois devenues alors, par la force des choses, les leurs et dont les ordres sourds sonnaient soudain comme le tocsin d'un monde nouveau et déjà si exigeant, si impatient ".
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 5 Déc - 11:27

Merci Estelle Very Happy

LA suite Exclamation Quand tu veux
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 5 Déc - 15:23

" Cette douce matinée n'avait entaché qu'un seul membre du club. Les quatre rescapées se frottaient les mains en imaginant l'agenda surchargé du psy qui tarderait évidemment à les recevoir. Personne ne les contraignait vraiment à déballer ainsi leurs malheurs mais il était vivement conseillé de suivre une analyse pour accélérer le rétablissement. Estelle, si sûre d'avoir atteint la connaissance suprême de toute chose, rechigna tout d'abord à poursuivre ces séances pour finalement les abolir totalement sous prétexte qu'elles embrouillaient son cerveau clairvoyant. Depuis, selon ses dires, elle se sentait beaucoup mieux. Son esprit critique s'affinait de jour en jour, au grand désarroi, certainement, d'un médecin motivé par le seul bruit du portefeuille garni.
- " Alors, elle s'est montrée égale à elle-même ? ".
Aucun complément d'explication ne fut nécessaire car on savait pertinemment de qui Estelle voulait parler. Les lèvres suspendues à celles d'Hélène, elle savourait une pointe d'asperge oubliée dans l'attente d'un régal plus intellectuel. Le périple des patients en charge du ravitaillement de boisson aurait été suffisant pour étouffer le petit sifflement dont l'ancolie usa en guise de réponse si l'orvet n'avait pris soin de se faufiler au plus près de sa bouche pour avaler ce qui en sortirait.
- " Egale à elle-même, comme tu t'en doutes ! ".
Une large grimace de contentement illumina le visage d'Estelle qui, émoustillée, termina le plat de légume en omettant toute règle de politesse.
- " Je le savais ! Raconte ".
Dans l'agitation qui ordonnait à son poing de frapper la table, elle manqua d'éjecter une fourchette avant de reprendre, sur sa chaise, une position plus sage et plus appropriée à une bonne écoute. Une fenêtre ouverte invitait généreusement le vent à disperser quelques feuilles dans la salle en les faisant virevolter jusqu'à une assiette pour imprimer un délicat décorum sur une table bien austère. Le courant d'air, manifestation naturelle tant redoutée par les personnes âgées, ne dérangeait ici personne car la moyenne d'âge n'atteignait pas encore celle fatidique où l'on perçoit la mort et la maladie derrière chaque signe imputé au ciel.
- " C'est son attitude bienveillante, cet air compatissant qu'elle s'efforce de conserver en toute occasion qui m'énervent le plus ".
Hélène livrait rarement ses impressions et son extrême retenue avait séduit Estelle qui y voyait une magnifique contenance, là même où, bizarrement, chez les autres, elle ne sondait que la marque d'une stupidité canalisée. Le nez réfugié au fond d'un verre rendant sa respiration rauque et saccadée, Hélène semblait n'attendre aucune réaction à ces aveux. Elle avait pourtant déposé de bien belles armes aux pieds du reptile qui s'empressa de les saisir.
- " C'est pour mieux te rabaisser, mieux te ramasser et mieux te boulotter mon enfant ! Ils sont finauds, crois-moi ".
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MessageSujet: Re: ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE !   ALLEZ, OSONS PUISQU'ON NOUS LE DEMANDE ! - Page 3 Icon_minitimeVen 5 Déc - 15:39

" L'épanouissement de l'ancolie fut abrégé par le plat de résistance. Les mains, serrées sur un couteau usé, découpaient soigneusement une tranche de rôti affublé d'un échantillon de légumes braisés dont les couleurs cramoisies tiraient immanquablement le regard vers le jus opaque responsable du carnage. Ayant accompli sa mission de démantèlement la première et s'amusant à faire rouler des carottes mal ciselées au fond de son assiette, Estelle somma Hélène de poursuivre ses confidences.
- " Plus le temps passe, avoua cette dernière, et plus je me dis que ça n'en vaut pas la peine ".
La marque d'incompréhension qu'elle décrypta sur le visage de ses amies l'obligea à clarifier sa pensée.
- " En fait, j'ai de plus en plus l'impression qu'elle ne sert à rien, ou pire, qu'elle se fout de ma gueule. "
- " Je vois ce que tu veux dire. Au fur et à mesure, on dirait qu'elle meuble les blancs, comme si elle refusait d'admettre que tous les efforts envisageables ont été entrepris et qu'il n'y a plus rien à espérer de nous. Alors, elle cause, elle cause, de tout et de rien, déçue parce que confrontée aux limites de sa science ".
On attendait la réplique d'Estelle mais ce fut la voix discrète de Marie qui se fit entendre. Surpassant la vélocité linguale du réptile, elle avait surgi de nulle part, imposant respect et silence à une tablée apparemment médusée car tout, ici, était dit. Seules et désemparées dans le cabinet du psy, acculées au point de le considérer comme un sage prophète éclairé, elles semblaient reconquérir un brin de lucidité et de liberté dans ce constat limpide, sans injures, dénué de reproches, cette histoire trop connue car si souvent vécue. L'intermède avait muré Hélène dans un silence que personne ne tenait maintenant à malmener. On se félicitait qu'elle ait daigné confier ses courtes impresions et l'on acceptait aisément ce repli intérieur illustré par le léger retrait grinçant de sa chaise. Elles décidèrent, d'un commun accord, de clore le débat sur une pseudo-scientifique qui, décidement, ne méritait pas tant d'attention. Après tout, la meilleure réplique restait l'indifférence et le changement de sujet s'imposa donc de lui-même avec l'intervention millimétrée de Carole.
- " Trêve de discours barbants. J'espère que vous avez un plan en béton pour la partie de ce soir, sans quoi, je vous prédis une belle débâcle ".
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